Nous avons 18 invités et aucun membre en ligne

Dimanche - Sem. 20 1 9 Mai Yves KGibbeuse croissante
La mort, c'est un peu comme la connerie. Le mort , lui, il ne sait pas qu'il est mort... ce sont les autres qui sont tristes. Le con c'est pareil. P Geluck

Article à lire

PATRIMOINE IMMATERIEL

17-11-2011 Hits:4043 Ecrivain Poète M.K.BENNANI  - avatar M.K.BENNANI

Les recettes du terroir alléchantes, qui se faisaient avec des produits bio, donnent aujourd’hui de la valeur à la gastronomie et appellent à la mise en vigueur de ces cultures...

Read more

TABLEAU NOIR

11-11-2016 Hits:4726 Sysiphe Haroun Aouragh Aziz - avatar Aouragh Aziz

L’école était pour moi un refuge, une bulle salvatrice qui me soustrait de la déperdition dans les dédalles de notre bidonville, squatté par des bandes rivales. Elle m’apportait la...

Read more

Quand « Apparu » le gibbon !

10-01-2017 Hits:3370 Jean BERTOLINO Jean Bertolino - avatar Jean Bertolino

Merveilleuse Nicole Ferroni qui, ce matin dans le journal de Patrick Cohen, s’est magistralement payée Benoist Apparu le comparant à un gibbon sautant de branche en branche pour se frayer...

Read more

Les sentiers de la guerre

20-02-2019 Hits:3219 Jean BERTOLINO Aouragh Aziz - avatar Aouragh Aziz

Mes nuits, comme la machine à remonter le temps, Me plongent dans des époques à jamais révolues. Je revois les pays comme ils étaient avant, Côtoie des personnages aujourd’hui disparus. Avant était-ce mieux ? Me...

Read more

A bas les tyrans africains

22-05-2015 Hits:4978 Jean BERTOLINO Jean Bertolino - avatar Jean Bertolino

Les présidents des républiques africaines ne vont plus oser quitter leur pays de crainte qu’un opposant leur fauche la place. Regardez Pierre Nkurunziza du Rwanda, à majorité Hutue. Il...

Read more
FaceBookTwitterGoogle+Instagram

S'UNIR

Kamel Daoud: Je suis marocain

Ecrivain et journaliste algérien
Oui, je suis marocain. Est-ce être traître ? Etre un agent du makhzen ? Un harki de l'horizontalité maghrébine ? Un contrebandier ? Un haineux de soi ?

Non. C'est juste rappeler un lien, une histoire, un dû du temps de la guerre de libération, un sang et une proximité.

Il faut le rappeler pour contrer ce curieux esprit anti-marocain dont font pain à la fois les islamistes, les populistes et les propagandes pour se nourrir et manger nos enfants.

C'est juste rappeler que ce pays n'est pas un pays ennemi mais un pays d'adossement. Rappeler que l'on peut avoir des différends "politiques" mais que cela ne doit jamais aller plus loin que cela.

Lire des articles agressifs et diffamatoires, presque tous les jours que Dieu fait sur le Maroc est devenu une habitude triste et dangereuse. Elle a donné naissance à une génération qui confond un différend politique avec la figure d'un ennemi stratégique.

 

L'excuse est d'ailleurs facile : "ils" le font aussi de l'autre côté, dit-on. C'est-à-dire qu'au Maroc il existe les mêmes courants, les mêmes propagandes fielleuses, etc. Et donc ? Devrons-nous transformer ces querelles en guerre ? Cela justifie-t-il la perpétuation des rancunes ? Non. Je suis aussi marocain.

La frontière est fermée depuis presque trente ans et on vous pose à chaque fois la question quand vous êtes dans ce pays : «qu'en pensez-vous» ? Je pense que c'est une tragédie, un affect, une blessure et un surréalisme.

 

Je réponds aux plus jeunes que nous devons avoir les qualités de nos aînés au Maghreb mais ne pas refaire leurs erreurs, ne pas perpétuer leurs rancunes et méfiances.

L'histoire des frontières fermées est une histoire de blessure. Les Algériens, ceux du régime, disent ne pas pouvoir oublier l'humiliation des visas imposés par Hassan II.

"Ils voulaient voir des files d'Algériens aux portes de leur ambassade". On peut comprendre que le faux pas a été amplifié par la proximité et le destin commun, consanguin. La fraternité a le sentiment disproportionné.

De l'autre côté, la frontière fermée est vécue comme une tragédie, une insulte, une punition. Depuis si longtemps close qu'elle est devenue un mur puis une faille : aujourd'hui au Maroc les jeunes générations ont désespéré de voir ce mur s'écrouler. Il en naquit une génération de Marocains qui ne connaissent rien à l'Algérie et une génération d'Algériens qui ne connaissaient rien au Maroc. Des enfants aptes à la guerre, la rancune, cibles des désinformations et des désespérances.

La frontière s'est même étendue, elle est entrée dans les médias, les têtes, les liens : il n'y a pas de circulation de livres entre les pays du Maghreb, de circulation de journaux, d'acteurs, de leaders, d'idées.

On plie les genoux au pied des mêmes hydres et menaces et pourtant chacun le fait seul, dans le coin reclus de son territoire.

Les frontières ont ceci de tragique qu'elles se creusent, s'enfoncent dans les corps et les esprits, deviennent plus vastes que les pays, les barbelés deviennent des tatouages et les sentinelles des tueurs.

Il faut résoudre cette blessure, comprendre l'affect qui charge cette question, se pardonner les faux pas politiques, les humiliations subies ou les punitions ordonnées. Les aînés doivent comprendre qu'ils vont un jour disparaître et que c'est une tragédie de nous léguer, à nous, des pays qui se tournent le dos à cause de leurs faiblesse et manque de grandeur.

Non, je suis aussi marocain. Et si j'ai écrit ce titre, c'est pour espérer lire les réactions : grimaces, haussements d'épaules, soupçons... et les lire -, les voir venir à la surface, les guérir. Les accepter pour les dépasser.

Entre les stands du Salon du livre de Casablanca, des groupes d'enfants, éparpillés, heureux, curieux, palpant les livres et s'excitant sur les couleurs. Ils sont les nôtres, partout. Penser à leur laisser des pays qui surmontent les différences, pas des îlots avec des drapeaux. Naïf ? Oui, comme l'étaient mes ancêtres dans l'ardeur du sens et du sang.

La différence est devenue une adversité, elle peut se transformer en une guerre. Nous ne devons pas participer à la construction d'un nouvel ennemi. L'ennemi c'est le désastre écologique, la soumission, la faiblesse des souverainetés, l'impuissance et la pauvreté, le délire sur la vérité qui tue et n'éclaire pas, les ruptures et le ricanement.

C'est cela l'ennemi. Pas le Maroc, pas l'Algérie.

{jcomments on}

1101188
Aujourd'hui
Hier
Ce Mois
All days
146
566
6635
1101188

Votre IP: 18.224.2.77
19-05-2024

 Le respect de votre vie privée est notre priorité

Sur midelt.fr, nous utilisons des cookies et des données non sensibles pour gérer notre site.
A quoi nous servent ces cookies ?
Ils nous permettent de mesurer notre audience, de vous proposer des contenus éditoriaux et services plus adaptés et vous permettent de partager nos articles sur vos réseaux sociaux comme Facebook.
Cliquez sur le bouton pour valider votre consentement sachant que vous pouvez modifier vos préférences à tout moment sur notre site.